En 1434, les livres sont manuscrits et ne circulent pas. Les gens vivent dans la crainte de Dieu. Quatre-vingts pour cent d'entre eux sont analphabètes.
En 1434, Johannes Gutenberg a la trentaine. Il vit à Mayence et cela fait maintenant dix ans qu'il fabrique et poinçonne des pièces de monnaie. Il gagne peu d'argent, s'ennuie beaucoup et se lance dans la fabrication de reliques sacrées, un petit bout de métal frappé comme une pièce de monnaie qu'il vend une fortune aux milliers de pèlerins qui croient alors dur comme fer en ses vertus salvatrices.
«Et si seulement il existait un moyen de produire des textes rapidement, en grande quantité, plutôt que des amulettes ?» Pour cela, il doit fabriquer des lettres à la place des amulettes, des milliers de lettres en plomb. Puis inventer une façon de les assembler pour former des lignes, des pages, et enfin des livres.
Gutenberg était en train de concevoir l'imprimerie à caractères mobiles. Il lui faudra encore plusieurs années pour mettre en oeuvre son idée. Mais pas à pas, obstinément, toujours à court d'argent, pressé par les créanciers, il parviendra à ouvrir la porte aux délices du savoir.
John Man est un grand voyageur. Un treillis, une paire de baskets et un sac à dos complètent la tenue d'écrivain aventurier de cet Anglais, qui, lorsqu'il n'est pas sur les traces D'Attila, de Gengis Khan, de Kubilaï Khan ou de Gutenberg, revêt son costume de gentleman pour enseigner l'histoire des sciences ou de la Mongolie à Oxford.