Enfants de métayers-gemmeurs, Martial et Marie-Gabrielle Demarcq
sont devenus adultes après la deuxième guerre mondiale. Alors
qu’émergeait une agriculture intensive et mécanisée, Martial et Marie-
Gabrielle continuèrent, à la manière de leurs parents, mais en fermage,
à vivre et travailler sur la petite exploitation familiale, débardant le bois
et eff ectuant des transports divers avec un attelage de mules. Le statut
du métayage sur le domaine d’Uza, l’activité des charbonniers, le travail
spécifique du muletier en compagnie de ses animaux, sont ici évoqués.
L’ouvrage revient aussi sur des épisodes marquants pour notre territoire
et pour notre département : le grand mouvement social des métayers
entre 1919 et 1920, le pillage des productions agricoles par l’occupant
durant la guerre, la conversion des baux de métayage en fermage, les
grands incendies de 1949 qui ravagèrent le massif forestier aquitain.
Parmi les souvenirs de Martial et de Marie-Gabrielle Demarcq,
apparaissent également les traits d’un village, Uza, dont la particularité
est d’avoir été érigé en commune, en 1872, sur un domaine privé
appartenant à la famille de Lur-Saluces qui développa ici une importante
industrie sidérurgique. Ces maîtres de forge édifièrent à Uza une église
en 1869 et sa décoration intérieure témoigne d’un manifeste politico-religieux
légitimiste, en rupture avec le nouvel ordre bourgeois impérial,
orléaniste ou républicain opportuniste.
Les récits de Martial Demarcq nous font également revivre les fêtes qui
succédèrent aux foires réputées d’Uza avec notamment une étonnante
course cycliste qui réunissait, à Uza, les grands champions des années
cinquante et soixante !
Enfin, cette évocation d’un mode de vie et d’activités disparus au profit
d’une agriculture et d’une sylviculture industrialisées pourraient éveiller
quelques idées alternatives pour résoudre certain problèmes sociaux et
environnementauxà